Les élèves malades et leur entourage

Les particularités des élèves malades

Les élèves porteurs d’une maladie chronique invalidante ont une vie quotidienne entravée par des contraintes souvent strictes et indispensables. Ils doivent tenir compte des conséquences de leurs pathologies, en faisant des choix d’activité compatibles avec leurs possibilités physiques, ce qui peut les conduire à limiter leurs déplacements ou à devoir choisir des lieux de villégiature en fonction des impératifs de soins. Une sortie scolaire -quelle que soit sa durée- est donc souvent compliquée, nécessairement très encadrée et bien anticipée, parfois réduite dans le temps et dans l’espace. Même si les jeunes malades sont en mesure de se déplacer, leur relation avec leur environnement est souvent réduite ou empêchée par leurs troubles. Leurs expériences sont parfois limitées aux activités de classe qu’ils peuvent suivre ou à ce qu’ils peuvent découvrir sur les écrans.

La maladie a généralement un effet d’envahissement de la vie du jeune malade. Physiquement déjà, l’obligation de soins et les déplacements d’un lieu à un autre en fonction de l’évolution de sa santé empiètent sur sa vie de tous les jours. La maladie a aussi des répercussions psychologiques, par les inquiétudes qu’elle génère, par l’incertitude sur l’avenir, par la pression exercée par les personnels soignants qui rigidifient le quotidien au sens où les soins affectent l'emploi du temps, par la famille, qui elle aussi vit les répercussions de la maladie et qui, souvent très proche du jeune, ajoute parfois son anxiété à la sienne. Ainsi, l’élève avec une maladie invalidante peut se sentir enfermé dans un monde uniquement centré sur la maladie qu’il porte.
Le parcours scolaire d’un élève malade n’est pas linéaire, car souvent marqué par des interruptions en raison de l’évolution de son état de santé. En fonction de sa situation, le jeune peut se trouver dans des lieux différents pour y suivre sa scolarité. Les multiples changements qu’il peut vivre lui font côtoyer plusieurs groupes sociaux, de sa classe avec ses camarades à ses voisins de chambre ou aux autres jeunes malades du service dans lequel il est soigné, des professeurs de son établissement à ceux de l’hôpital, des personnels d’éducation à des équipes médicales... Les relations qu’il a avec ses pairs et avec les adultes peuvent ainsi être parcellaires, épisodiques voire difficiles à maintenir parfois.

 

Les autres élèves de la classe

Souvent, les élèves qui n’ont pas de problème graves de santé n’ont qu’une idée très vague de ce que la maladie entraîne dans la vie d’un camarade. L’espace scolaire rassemble des jeunes différents physiquement, intellectuellement et socialement et les cultures et familles sont très variées. Bien que l’apprentissage de la vie en société soit une des missions de l’école, les relations au sein des classes ne sont pas forcément harmonieuses et l’enseignant est amené à travailler l’acceptation des différences au travers d’activités diverses. Un processus de regroupement par affinités a souvent lieu, dans lequel le regard des autres joue un rôle prépondérant, plus encore avec les adolescents.

 

Leurs enseignants

Les professeurs ont des missions qui s’inscrivent dans les programmes scolaires et ont à leur disposition une diversité de ressources pour les mettre en œuvre. Face aux différentes façons d’apprendre de leurs élèves et à leurs besoins variés, il est indispensable qu'ils multiplient les modalités de leur enseignement et qu’ils s’appuient sur des outils et supports de formes différentes. Il est nécessaire de tenir compte des intérêts des élèves et de solliciter leur motivation pour qu’ils s’inscrivent plus volontiers dans les apprentissages. Enfin, il y a un grand intérêt pour l’enseignant de mettre en place une démarche de projet, qui permette l’acquisition de connaissances pérennes et la construction de compétences méthodologiques et sociales. 

 

Pourquoi des projets autour des voyages

Le voyage

Il y a dans la notion de voyage de la joie, un esprit de liberté et d’aventure, du mystère, et aussi de l’émerveillement, de la nouveauté, de la surprise, de l’étonnement, parfois de l’inquiétude, de la peur ou de la répulsion. Voyager permet de découvrir d’autres contrées, cultures ou personnes et de vivre des expériences inédites. C’est souvent l’occasion de mieux se connaître soi-même, en particulier lorsque l’on se trouve confronté à des situations inconnues, mais aussi de découvrir chez les personnes qui partagent le voyage des défauts ou des talents insoupçonnés. Un voyage transforme : on revient différent, enrichi de ses découvertes, qu’elles soient belles ou désagréables, changé par l’expérience, et le regard que l’on porte ensuite sur son propre environnement, physique ou humain, n’est plus le même. Partager le voyage d’une autre personne permet de profiter des nombreux bienfaits de celui-ci, par personne interposée, et donne la possibilité de prendre de la distance par rapport à ce qui est vécu par le voyageur. Cette modalité ne remplace pas l’expérience réelle, mais elle ouvre des horizons qui ne seraient peut-être jamais approchés par la majorité d’entre nous.

 

Intérêt pour les élèves malades

Participer à un projet autour des voyages peut donner l’occasion à l’élève malade de penser à autre chose qu’à la maladie. Quand il est oppressé par les angoisses et les appréhensions qu’elle peut générer, tout projet qui en éloignera ses pensées pendant un moment est bienvenu, d'autant plus s'il se trouve dans l’impossibilité de se déplacer, limité à un périmètre restreint ou empêché de se rendre loin de son domicile. Un projet concernant des voyages peut le faire voyager, en s’imaginant à la place des voyageurs, encore plus s’il peut être en contact avec eux. Outre le peu d’occasions de séjours extra territoriaux des jeunes malades en général, leur quotidien est souvent pauvre de relations avec la nature et d’expériences multisensorielles. Ils peuvent avoir ainsi grand besoin de combler ce déficit d’expériences par les découvertes les plus riches possibles et de faire « entrer le monde dans leur chambre », ce que permet souvent un voyage exotique. Comme nous l’avons noté plus haut, le jeune malade se sent souvent différent de ses camarades, par son expérience de la maladie ou par ses conséquences sur son quotidien. Sa scolarité est souvent en décalage avec celle des autres et il n’a comme référence de normalité de vie que celle de « sa vie d’avant ». Découvrir d’autres cultures, d’autres modes de vie peut lui donner le sentiment de faire vraiment partie d’un groupe social aux caractéristiques communes, même si la maladie l’en a extrait pendant une période. Partager avec d’autres un projet autour de voyages est aussi l’occasion de mieux connaître ses racines, sa culture, par la simple comparaison avec celles d’autres peuples. Faire partie d’un projet concernant des voyageurs peut par ailleurs permettre au jeune malade de relier entre elles les connaissances qu’il a acquises au cours de sa scolarité, ce qu’il n’a souvent pas pu faire, compte tenu des ruptures scolaires qu’il a pu vivre. Participer à un projet autour de voyages permet enfin de rêver. Attractifs et motivants, les documents qui accompagnent les récits peuvent être le point de départ d'activités d’exploration, d’imagination, de créativité, d’invention de mondes rêvés.

 

Intérêt pour les professeurs

Pour les professeurs, s’inscrire dans un projet autour de voyages est une bonne porte d’entrée pour structurer de nombreux enseignements compris dans les programmes scolaires. Tout en respectant les contenus à aborder selon les cycles, il est aisé d’y associer les compétences des différents domaines du socle commun, telles que s’exprimer à l’oral et à l’écrit, comprendre les langages des arts et du corps, respecter autrui, questionner le monde ou comprendre les représentations du monde par la découverte des arts et des cultures. C’est aussi l’occasion de partir de situations concrètes pour aborder des questions de l’Enseignement moral et civique. C’est enfin prendre en compte les directives inscrites dans Les méthodes et outils pour apprendre où il est conseillé de mettre en place une démarche de projet.
À travers la découverte des reportages et par les échanges organisés avec des voyageurs lorsque cela est possible, les élèves peuvent être amenés à développer des compétences langagières en posant des questions sur le voyage, en confrontant leurs idées, en s'accordant sur les informations qu’ils collectent, en abordant différents types de textes ou encore en présentant les résultats de leurs recherches. Pour les élèves malades, il est important de travailler le plus possible ces compétences dans un contexte collectif, leur situation de santé les conduisant à se retrouver souvent seuls. Or, comme tous les élèves, ils ont aussi besoin de leurs pairs pour construire les compétences langagières attendues. De plus les reportages étant souvent constitués de photos ou de vidéos, cela peut permettre de développer des compétences en lecture d’images et de films.

 

Un projet pour les élèves malades : le projet « Kolibri » 

Présentation

L’association « L’enfant à l’hôpital» a d’abord pour objectif d’accompagner les enfants pendant leur hospitalisation. Elle propose l’animation d’ateliers sur tout le territoire national, en milieu hospitalier, centres de soins de suite ou de rééducation fonctionnelle, en IEM (Institut d'éducation motrice) et IME (Institut médico-éducatif), mais aussi dans les Ulis (Unité Localisée d'Inclusion Scolaire) des écoles, collèges et lycées. Elle a pour but de « permettre à tous les jeunes d'avoir l’occasion de lire, écrire, compter et apprendre malgré tout » (texte extrait du site de l’association), en complément des temps d’enseignement réalisés par les professeurs de l’Éducation nationale. Les membres de l’association utilisent l’application Kolibri qui contient des ressources dans différents domaines (géographie, histoire, sciences et découvertes, arts et culture, société et religions) lors des animations. L’association porte également un projet qui propose d’être en relation avec des personnes qui voyagent et qui veulent apporter une dimension particulière à leur périple. Ce projet « Les grands voyageurs » offre un cadre pour dialoguer toutes les semaines avec des voyageurs qui partent pour plusieurs mois. Ceux-ci acceptent d’envoyer régulièrement aux jeunes malades ou empêchés un reportage sur leur voyage. Par un rendez-vous quotidien, les élèves peuvent questionner ces voyageurs et échanger avec eux, ceux-ci répondant de façon personnalisée aux interrogations soulevées par leurs reportages. Ce temps d’échanges est majoritairement encadré par un enseignant de l’Unité d’Enseignement (UE) de la structure de soins et par des étudiants de grandes écoles bénévoles. Ces étudiants, engagés dans le projet au sein de l’association, se rendent -en principe- chaque semaine dans la classe pour animer la séance en lien avec les voyageurs.
Concrètement, le responsable pédagogique de la structure se rapproche de l’association pour inscrire son équipe de professeurs au projet. Puis, parmi la quinzaine de voyageurs qui proposent de partager leur séjour chaque année, les enseignants choisissent celles ou ceux qui correspondent aux projets pédagogiques de leurs élèves et se mettent, via l’association, en contact avec les personnes choisies. Avant le départ, celles-ci se rendent dans l’établissement et rencontrent les élèves et leur professeur. C’est un moment privilégié où chacun découvre et apprend à connaître l’autre, point de départ essentiel d’une relation qui va durer plusieurs mois. C’est un projet à plusieurs voix, co-construit avec les différents adultes et les élèves, qui s’inscrit dans le projet pédagogique de la classe.

 

Des exemples de voyageurs engagés en 2019-2020

Un étudiant d’école de commerce de 22 ans se lance un défi sportif et culturel et prévoit un déplacement de 6 mois en vélo à travers l’Europe : partant de Turquie, il compte rejoindre sa ville natale au nord de la France en traversant neuf pays (Turquie, Grèce, Albanie, Monténégro, Bosnie Herzégovine, Croatie, Slovénie, Italie, France). Cinq groupes d’élèves ont prévu de le suivre tout au long de son voyage.
Un jeune couple amateur de jeux de société a décidé de partir pendant un an à la découverte de l’Asie, en prenant comme fil directeur les jeux. Débutant leur périple du Vietnam, les jeunes gens comptent traverser le Laos, la Thaïlande, la Birmanie, le Népal, l’Ouzbékistan, le Kazakhstan et la Mongolie, pour ensuite rejoindre l’Australie. Les jeux de société sont pour eux « …un moyen de s’immerger dans de nouvelles cultures, de rencontrer des populations variées ... ». Ils espèrent ainsi approfondir leurs connaissances de l’histoire et des mœurs des pays qu’ils traverseront. Quatre établissements doivent profiter de leurs découvertes.
Quatre étudiants d’écoles d’ingénieurs ayant en commun les enjeux environnementaux liés à l’accès à l’énergie verte dans des zones isolées et par ailleurs passionnés de mer et de navigation, ont choisi de se lancer dans un tour de l’Atlantique à la voile. Au Sénégal et en Haïti, ils prévoient d’installer des panneaux solaires, d’animer des formations à leur usage, mais aussi d’étudier tout au long de leur traversée les innovations qui ont pu voir le jour dans le domaine des énergies vertes renouvelables. Ils comptent également proposer des activités de sensibilisation aux collégiens qu’ils rencontreront sur leur route. Quatre établissements ont décidé de partager leur voyage.
Une jeune trentenaire bibliothécaire, passionnée par l’Australie, a choisi de découvrir la diversité de ce pays en se déplaçant par tous les moyens de transport possibles et en allant à la rencontre de ses habitants en leur proposant ses services. Elle souhaite explorer la vie sauvage, animale et végétale mais aussi mieux se connaître. Quatre établissements ont également souhaité la suivre dans ses pérégrinations. 

 

Bénéfices du projet Les grands voyageurs

Ce projet donne la possibilité de partager des expériences inédites, que la majorité d’entre nous n’imaginerait pas vivre. Il faut en effet un caractère aventureux et être très attiré par l’inconnu, ce qui n’est pas le cas de tout le monde. Ce projet permet d’être mis en relation directe avec des personnes physiques que les élèves nomment et reconnaissent et qu’ils apprennent à découvrir au fil du temps. Cela rend plus concrets et pérennes les savoirs acquis, puisqu’ils sont issus d’une situation interactive, motivante, dynamique, différente d’une modalité pédagogique plus traditionnelle. Puisque les échanges sont réguliers et prévus à l’avance, la classe peut anticiper la rencontre suivante, prévoir les questions que chacun souhaite poser, montrer le travail réalisé en classe en lien avec le voyage. Parfois, les voyageurs se rendent dans des pays dont certains élèves sont natifs. Pour des jeunes d’origine étrangère ou extra-marins qui seraient en France pour y être soignés, l’occasion de disposer d’images de « chez eux » peut être bénéfique. Le projet « Les grands voyageurs » peut créer une belle dynamique entre les élèves et permettre -comme dans toute démarche de projet- d’associer diverses disciplines scolaires, comme de proposer des parcours personnalisés. Ce projet interactif est une fenêtre vivante ouverte sur d’autres mondes, ouverture nécessaire à tout individu qui se construit.
Comme nous l’avons noté plus haut, l’association accepte l’inscription de groupes d’élèves inscrits dans des Unités localisées pour l’inclusion scolaire (Ulis). Sans doute est-il aisé d’associer la classe de référence des élèves à un projet porté par le coordinateur du dispositif. 

 

Retour d’expérience d’enseignants

Depuis plusieurs années, l’unité d’enseignement (UE) d’un hôpital de la région parisienne choisit de participer à ce projet et de suivre des voyageurs. Une fois confirmée leur inscription auprès de l’association, chaque enseignant choisit le voyage qui lui paraît le mieux convenir au groupe d’élèves dont il a la responsabilité. En fonction de l’âge et des besoins éducatifs particuliers de son groupe et en tenant compte des nombreux autres projets dans lesquels les professeurs de cet établissement sanitaire sont par ailleurs inscrits, l’enseignant étudie les propositions des voyageurs. Ensuite, les rencontres s’organisent, les calendriers s’ajustent, les premiers échanges avec les étudiants se mettent en place. C’est un travail d’équipe pour construire autour du voyage choisi un projet pédagogique cohérent. Puis la rencontre avec le ou les voyageurs inaugure le lancement du projet. Si chaque année, l’équipe pédagogique de cette UE a choisi de se réinscrire dans cette action, c’est que chacun mesure l’intérêt de celui-ci pour les élèves hospitalisés. Ainsi, nombre d’entre eux ont pu apprécier, par exemple, le regard brillant d’élèves qui avaient grâce à cette action l’occasion de refaire du lien avec leur pays d’origine. Cependant, des problèmes entravent le bon fonctionnement : l’hôpital se situant dans une région mal desservie par les transports en commun, il est peu accessible aux étudiants et il est arrivé qu’ils ne puissent s’y rendre, annulant les rendez-vous prévus. À l’hôpital, les horaires sont très prégnants et dépendent des équipes médicales, l’école se situe en effet à l’intérieur d’un espace dédié prioritairement aux soins. Ainsi, les temps sont comptés, les plages scolaires clairement définies dans des emplois du temps complexes qui peuvent fluctuer en fonction de la situation de santé des jeunes. Comme les étudiants n'ont pas toujours été en mesure de respecter les horaires prévus (souvent pour des raisons de difficultés de transports), la séance quotidienne n’a pas toujours eu lieu. Comme ce projet trouve aussi sa force dans la régularité des rencontres, l’équipe pédagogique a, avec regret, choisi de ne pas se réinscrire dans ce projet en septembre 2019.

 

Pistes pédagogiques

Explorer des blogs de voyageurs et d'autres ressources

À côté du projet « Kolibri-Les grands voyageurs » de l’association « L’école à l’hôpital », il existe sur internet de nombreux voyageurs qui mettent à disposition du public leurs expériences. Dans un monde où le numérique et les réseaux font partie du quotidien, il est devenu relativement banal de partager sa vie sur le net avec ses amis, sa famille et même avec des inconnus. Il est possible de communiquer en direct ses impressions sous forme de textes et en images depuis l’autre bout du monde. Ces documents peuvent être conservés dans des carnets de voyage numériques qui sont hébergés sur des sites, dans des blogs privés ou diffusés sur les réseaux sociaux. Les péripéties peuvent être facilement décrites, envoyées, partagées et conservées. Certains globe-trotteurs créent des espaces numériques dans lesquels ils déposent leurs photos, des textes, et parfois aussi des vidéos. Ce sont des ressources documentaires mises à disposition par ces voyageurs enthousiastes qui peuvent être largement exploitées avec et par les élèves. Certains voyageurs font de longs voyages autour du monde, d’autres ont pour passion un continent ou un pays, certains donnent des conseils pratiques, d’autres partagent simplement leurs découvertes et leurs émotions, parfois avec des récits. Quelques-uns relatent des séjours plus courts, plus proches, en particulier en Europe et en France. La forme des sites varie selon les goûts et personnalités des créateurs -certains sites sont conçus pour héberger des carnets de voyages et proposent des applications à télécharger- offrant des espaces numériques originaux, simples ou plus complexes, dans lesquels chaque visiteur peut se faire plaisir, et dont il est possible de s’inspirer (voir en annexe quelques exemples de blogs).

 

Créer ses propres carnets de voyage

Les élèves peuvent aussi se servir de leur exploration des blogs pour créer leur propre carnet de voyage. Les exemples sur le net foisonnent, et laissent libre court à l’imagination et à la créativité. Il existe différents supports numériques (applications ou sites) permettant de créer un carnet de voyage, mais un format papier peut avoir aussi son intérêt. Associer la forme numérique à un objet tangible permet de répondre aux envies de chacun. Même si le format numérique permet de conserver le lien avec sa classe lorsque la situation de santé oblige l’élève malade à se rendre dans un établissement de soins, le carnet a son utilité car c’est aussi un support de communication : il sert à conserver la trace d’un vécu, à raconter le déroulement d’un projet collectif, à partager une expérience ou une découverte... Que ce soit par exemple à l’occasion d’une sortie ou d’un voyage scolaire, dans le cadre d’un projet d’écriture ou de correspondance, engager un groupe d’élèves dans un projet de création de carnet de voyage présente de nombreux intérêts pédagogiques. 

 

Carnet de voyage et élève malade

Le carnet de voyage a un format qui peut répondre aux besoins particuliers des élèves avec une maladie chronique. Ainsi, le thème du voyage, qu’il soit réel ou fictif, se déroulant dans un lieu existant ou imaginaire, peut être un espace de liberté pour exprimer des émotions ou relater des situations vécues. Le point de vue subjectif qui est attendu dans le regard personnel porté par le voyageur permet une plus grande souplesse dans l’expression. Toutes les formes de récits sont permises : portrait, dialogue, poème, description, compte-rendu… Le jeune malade dispose ainsi d’un objet qu’il peut s’approprier, partager ou pas, dans lequel il dispose d’une grande liberté créatrice. Le choix du support et des matières tout comme l’organisation de la page mélangeant textes et illustrations, collages, dessins ou photos rendent cet objet de partage ludique et accessible. Il peut réellement constituer un espace partagé qui favorise l’échange. Son objectif de relater une succession de situations permet la création à plusieurs mains, chacun racontant un événement par exemple. Cet espace multiforme qui peut aussi comporter des objets, par sa mise en page, favorise la lecture éclatée. Ainsi, le carnet de voyage peut être pour les élèves malades un espace intime, personnel, où ils peuvent écrire pour se souvenir, se reconstruire, noter les rencontres qu’ils ont faites ou encore décrire des lieux où ils se sont trouvés. C'est également un lieu de partage et de rencontres, de relation avec ses pairs et de reconnexion avec le monde.

 

Pour conclure

Les projets autour des voyages sont source de grande richesse et la thématique répond largement aux besoins des élèves avec une maladie chronique invalidante. Que le professeur s’appuie sur l'action « Les grands voyageurs » qui permet de suivre des personnes partageant quotidiennement leur voyage, ou qu’il s’inspire des blogs des voyageurs, c’est l’occasion de disposer d'une documentation variée et vivante sur des sites attractifs. Moyen de décentration, symbole de liberté et de découverte, le thème du voyage permet d’aborder un grand nombre de connaissances et de faire travailler diverses compétences attendues en fin de cycle. Les élèves malades peuvent y trouver la possibilité de s’évader d’un quotidien pesant, de retrouver une position d’acteur, de créateur, de reprendre leur place dans leur classe et dans le monde, de disposer à travers la création d’un carnet de voyage d’un espace d’expression et de partage.

16/03/21

 

 

 

 

 

Le projet Kolibri

L’association L’école à l’hôpital

Le projet Kolibri

Les voyageurs Kolibri de l’année 2019-2020

Le blog On the road a game d'un couple passionné de jeux de société, inscrit en 2020 au projet Les grands voyageurs

Le blog 4 matelots pleins d’énergie

Le blog Mes ptis bouts du monde de Jessica, qui raconte son expérience de participation au projet Kolibri en 2017-2018 (voyage au Vanuatu, en Nouvelle Calédonie et en Australie)

 

Quelques blogs de voyageurs

Voyages etc… d’Adeline Gressin

Votre tour du monde de Bruno Maltor

Découverte monde de Rachel

Oiseau rose de Camille

One day one travel de Franck et Richard

Le sac à dos de Ryan

Instinct voyageur de Fabrice Dubesset

 

Listes de liens vers des blogs de voyageurs

Dans le blog Tourdemondiste, un classement de blogs de voyages francophones

Dans le blog Le sac à dos, une liste de blogs de voyageurs

Dans le blog Voyages et vagabondages, une liste de blogs et sites de voyages

 

Ressources pour constituer et partager un carnet de voyages

Myatlas est un site qui propose des ressources pour organiser et partager son voyage. Il héberge des carnets de voyages et fait aussi des liens vers des blogs de voyageurs.

360° Indochine, agence locale, spécialisée dans les voyages en Indochine, propose diverses informations sur les pays et leurs richesses, de mettre en place des voyages sur mesure et aussi quelques récits écrits ou en images de voyageurs.

Carnet de voyage « Les enfants de Mada » de Laura Leeh qui partage son aventure de trois mois comme bénévole auprès d’enfants d’un village de Madagascar. 

 

Carnets de voyages scolaires

Carnet de voyage des lycéens dijonnais en séjour à Valence ( en espagnol) et cadre du projet

Carnets de voyages imaginaires à Poitiers au collège et  Réalisations des élèves du collège Rabelais à Poitiers

Quelques conseils de cadrage pour réaliser un carnet de voyage, pour des élèves partant en Grande Bretagne

Carnet de voyage en Ecosse de collégiens

Le Plan d’Accompagnement Personnalisé
Circulaire n° 2015-016 du 22 janvier 2015 (BOEN n° 5 du 29-01-2015)

Annuaire MDPH

Circulaire n° 2015-129 du 21-8-2015 : Unités localisées pour l'inclusion scolaire (Ulis), dispositifs pour la scolarisation des élèves en situation de handicap dans le premier et le second degrés.

Création et organisation d'unités d'enseignement dans les établissements et services médico-sociaux ou de santé : arrêté du 2-4-2009,  J.O. du 8-4-2009

Circulaire n° 2017-084 du 3-5-2017 : Missions et activités des personnels chargés de l'accompagnement des élèves en situation de handicap.

ORNA L'Observatoire national des ressources numériques adaptées recense des ressources numériques utilisables par des professeurs non spécialisés confrontés à la scolarisation d'élèves en situation de handicap (logiciels, applications tablettes, matériels, sites internet, cédéroms, DVD-Rom, bibliothèques numériques.

Vivre avec une maladie rare : aides et prestations pour les personnes atteintes de maladies rares et leurs proches (aidants familiaux/proches aidants)
Ce Cahier Orphanet est un document qui a pour objectif d’informer les malades atteints de maladies rares ainsi que leurs proches de leurs droits et de les guider dans le système de soins.

Guide pour scolariser les élèves en situation de handicap
Guide élaboré par le Ministère de l'Éducation nationale
D'autres informations peuvent être obtenues par le n° Azur de la ligne « Aide Handicap Ecole » au 08 10 55 55 00.

Loi du 11 février 2005 sur l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées
(voir en particulier l'article 19)

Enquête et partage