Jardiner à l'école

Le jardinage scolaire incite à la découverte et à l’expérimentation.  Un projet de classe ou d'école autour d'un jardin a de multiples finalités possibles : appropriation de compétences en écologie et de méthodes scientifiques, apprentissages variés en mathématiques, langage, arts, éducation à la santé et à la citoyenneté, par exemple sur l'alimentation, la biodiversité, le développement durable ...

Il peut stimuler la créativité de tous les élèves. Pour les élèves malades, il peut constituer l'occasion de découvertes sensorielles et l'inclusion dans un groupe à travers un projet collectif, ce qui répond à certains de leurs besoins éducatifs particuliers. En effet, ces jeunes ont souvent des limitations d'activité qui réduisent leurs expériences et restreignent leur participation à la vie sociale.

Créer un jardin d'école

• Créer un jardin d'école ne s'improvise pas et doit s'appuyer sur la définition d'un projet pédagogique de jardinage qui doit être formalisé pour être présenté notamment à l'inspecteur de l'Éducation nationale chargé de la circonscription, à la municipalité et aux éventuels partenaires (jardineries, lycées horticoles, parents d'élèves, retraités de la commune …)

Voir Définir un projet de jardinage à l'école sur le site Jardinons à l'école.

Voir Monter un projet "Jardin d'école" sur le site Terre des sciences.

• Il est possible de jardiner sans jardin en utilisant des caissettes à poissons, des emballages divers, des pots, des jardinières à roulettes, des bouteilles… Les cultures peuvent se faire à l'intérieur (plantes d'origine tropicale ou subtropicale) ou à l'extérieur (coin de la cour, rebords de fenêtres, terrasses…) Pour ces cultures en bac, éviter les plantes de trop grande taille.
• Il est aussi possible d'aménager des jardins verticaux, dans la cour, sur un mur, sur une palette… 

Jardiner en respectant l'environnement

• En pratique on peut proposer aux élèves de faire du compost, d'associer des plantes, de favoriser les insectes pollinisateurs et les animaux auxiliaires. Quelques exemples : cultiver la mélisse limite les invasions de pucerons ; faire pousser du cerfeuil limite les invasions de limaces ; disposer un pot de fleur de 10 à 15 cm de diamètre, rempli de paille ou de papier-journal pour servir d'abri au perce-oreille prédateur de pucerons ; réaliser un nichoir pour inviter des oiseaux grands consommateurs d'insectes (mésanges, moineaux, merles…)

Voir Favoriser la biodiversité sur le site Jardinons à l'école.

Techniques de jardinage

Plusieurs aspects sont à prendre en compte :

• Soigner le sol : selon la nature et l'état du sol, il s'agit d'apporter du sable, de l'engrais (naturel par exemple du marc de café, des engrais verts, un paillage) et/ou du compost pour l'aérer ou l'enrichir.
• Choisir les outils adéquats : les outils doivent être adaptés à la surface du jardin et à la morphologie de ceux qui les utiliseront. Certains fournisseurs ont des outils adaptés aux enfants. On peut utiliser des outils à main (manche court) : griffe, binette, serfouette, plantoir qui sont faciles d'utilisation.
• Arroser au bon moment sans gaspiller d'eau : pour les absences de courte durée (une semaine), on peut mettre une bouteille d'eau de 1,5 à 5 litres, reliée à la plante par une mèche de coton. On peut aussi mettre en place des ollas (récipients en terre cuite destinés à être insérés dans le sol, avec seulement leur rebord supérieur exposé et un couvercle. Remplis d’eau, leurs parois poreuses permettent à l’eau de s’écouler lentement, ce qui maintient humide le sol à proximité. 
• Proposer différents procédés de culture et de multiplication des plantes : semis, repiquage, bouturage, marcottage, culture de bulbes, rhizomes et tubercules… ou créer un jardin aquatique.
• Voir Jardinons la ville, document de la Mairie de Paris

Activités pédagogiques

Sur le site Jardinons à l'école, de nombreuses activités pédagogiques sont proposées avec les objectifs et les supports pédagogiques correspondants. Elles sont présentées par thème et par cycle.

• Arts plastiques et jeux 
• Développement durable 
• Éveil scientifique, expérimentation 
• Outils et techniques de jardinage 
• Unité et diversité du vivant

Voir la rubrique Activités pour la classe sur Jardinons à l'école.

Voir aussi Monter un projet "Jardin d'école" qui présente des kits pédagogiques sur Terre des Sciences. 

Jardinage et santé

Bienfaits du jardinage

Le jardinage est une activité apaisante qui réduit le stress. Il peut également être considéré comme une activité sportive du fait des efforts physiques qu'il demande. C'est donc un moyen de lutter contre la sédentarité, le surpoids et l'obésité, d'autant qu'il peut inciter à une alimentation plus saine en faisant découvrir la saveur des fruits et des légumes.

Précautions à prendre

D'une façon générale, il est nécessaire d'être vigilant sur différents points concernant le jardinage avec les élèves. Mais la plupart des recommandations dans ce domaine sont aussi importantes pour les adultes.

En effet, le jardinage demande des efforts et induit des contraintes physiques lors des travaux de plantation, d'arrachage des végétaux et de préparation des sols. Il s'agit souvent de travailler dans des positions accroupies, agenouillées ou penchées en avant. La posture debout prolongée est fréquente. Parfois, il faut marcher sur un sol inégal, boueux, sableux… ou encombré (outils, tuyaux d’arrosage, branchages…)

La mauvaise utilisation de certains outils peut entraîner des blessures : coupures par sécateur, avec surinfection possible car souillées par la terre ; contrecoups de la marche sur un râteau ou une fourche avec risque de contusions lors du relèvement brutal du manche. Des blessures dues à des échardes par des éclats de bois ou des épines peuvent se surinfecter.

Le jardinage peut occasionner des piqûres d’insectes dont celles des tiques et des allergies : par exposition aux pollens des fleurs des arbres, arbustes et graminées pouvant entraîner asthme, rhinite ou conjonctivite ou des réactions cutanées au contact de certaines plantes.  Enfin, des réactions allergiques peuvent être provoquées par des piqûres d’insectes (abeilles, guêpes, frelons, araignées ...) et au contact de chenilles. 

Certaines plantes sont toxiques.    Quelques exemples de plantes courantes : if, sorbier, cytise, houx, muguet, narcisse… Demander l'avis d'un spécialiste avant introduction d'une plante dans le jardin scolaire.

Le travail en extérieur peut en outre exposer au chaud (insolation, déshydratation) ou au froid (diminution de la dextérité due au refroidissement des extrémités et à l’incapacité à effectuer des mouvements fins). 

C'est pourquoi il est nécessaire de veiller à une bonne organisation des activités, à des consignes de travail précises avec des outils adaptés et bien entretenus et au respect des règles d’hygiène et de sécurité. On pensera particulièrement aux éléments suivants :

• apprendre aux élèves à organiser l’espace de travail pour conserver toujours une posture confortable, avec assez de place
• leur apprendre à utiliser systématiquement un outil approprié à la tâche et en bon état de fonctionnement 
• leur apprendre à nettoyer les outils et les ranger selon des critères précis
• leur apprendre à se laver les mains dès que nécessaire et de façon systématique à la fin de chaque séance
• les sensibiliser  aux caractéristiques de certaines plantes épineuses (rosier, framboisier…) ou urticante (ortie…) 
• leur apprendre à ne pas porter à la bouche les feuilles, les baies, les fleurs, les champignons
• les inciter à porter une casquette pour se protéger du soleil
• choisir les temps consacrés au jardinage en fonction des conditions climatiques. Par exemple, lors d’épisodes de chaleur, faire les activités de jardinage en début de matinée aux heures les moins chaudes, aménager des zones de repos à l'ombre avec mise à disposition d'eau fraîche, les inciter à boire régulièrement.

Par ailleurs, faire du jardinage implique d'être à jour de la vaccination antitétanique.

Une trousse de secours régulièrement contrôlée et approvisionnée doit permettre des soins rapides de toute blessure, même légère. Il faut disposer d’une trousse de secours avec des produits non périmés, en particulier pour désinfecter soigneusement et panser immédiatement toute plaie cutanée.    

Jardinage et élèves malades

Santé

Le jardinage, qu'on peut donc considérer comme une activité sportive, doit de ce fait être encouragé pour la plupart des élèves malades tout en veillant aux conditions dans lesquelles il se déroule.

En effet, pour certains élèves malades, il convient d'être particulièrement vigilant et de se référer aux éléments contenus dans le Projet d'Accueil Individualisé  (PAI) ou le Projet Personnalisé de Scolarisation (PPS). C'est le cas des élèves présentant des allergies par exemple. Il faut notamment veiller à la possibilité d'un accès rapide à la trousse d'urgence et au document (PAI ou PPS) permettant de fournir les éléments nécessaires en cas d'appel aux services de secours.

Par ailleurs, beaucoup d'élèves avec une maladie chronique sont fatigables. Il est nécessaire de penser au confort de leur installation. Il existe des bancs, des tabourets, des agenouilloirs de jardin. On peut imaginer qu'un siège de ce type soit à la disposition d'un élève malade mais également utilisé selon les moments par d'autres élèves, afin que personne ne soit stigmatisé. On peut aussi simplement proposer une chaise ordinaire de repos qui permet de faire des pauses pendant l'activité et de ne pas rester trop longtemps en station debout.

Certaines maladies entraînent des troubles de l'équilibre. Il conviendra d'être attentif pour les élèves concernés, si le sol est boueux, glissant ou encombré.

Pour certains jeunes la protection contre la chaleur (chapeau, crème solaire, lunettes de soleil, hydratation régulière) est particulièrement importante. ou bien contre le froid (nécessité de vêtements et de chaussures chauds, de gants, bonnet, écharpe).

Certains élèves malades peuvent être plus vulnérables aux infections, d'où la nécessité d'une hygiène très rigoureuse et d'une désinfection très soigneuse en cas de plaie. Tous ces éléments concernent l'ensemble des élèves mais sont essentiels pour de jeunes malades. On s'appuiera comme on l'a dit sur le PAI ou sur le PPS.

Activités pédagogiques

La plupart du temps, les élèves malades peuvent participer aux activités de jardinage avec leurs camarades.

Cependant, certains d'entre eux sont fréquemment absents, scolarisés sur certaines périodes à l'hôpital ou à domicile, du fait de leur maladie (hospitalisations pour bilan, interventions chirurgicales, complications de la maladie, périodes de convalescence …)

Il convient de les associer au projet du jardin de façon continue en leur proposant des activités réalisables à distance. En voici quelques exemples :

• Travailler sur les métiers du jardin : jardinier, horticulteur, ouvrier de production sous serre, paysagiste, fleuriste, pépiniériste, arboriculteur, élagueur, technicien en système d'arrosage automatique…

Voir la page Jardinier/ Jardinière du site du CIDJ.
Voir la page Jardinier paysagiste sur le site de l'Onisep.

• Imaginer un jardin à partir de photos découpées dans un magazine de jardinage. Il peut s'agir de créer le plan d'un jardin avec différents parterres de fleurs ou bien à partir de l'image d'un bâtiment (maison individuelle, immeuble, château…) créer un parterre étagé devant le bâtiment avec des fleurs de différentes tailles ou bien sur l'image d'un balcon ou d'une terrasse créer un jardin en pots. On peut aussi demander de faire des créations différentes en fonction des saisons.
• Écrire un article sur le jardin pour le journal ou le site web de l'école à partir de photos envoyés par les camarades de classe.  

Récapitulatif des points principaux

• Le jardinage est une activité très riche sur le plan pédagogique et qui répond bien à certains besoins éducatifs des élèves malades.
• Il est à encourager tout en se référant au PAI ou au PPS pour savoir si des précautions particulières sont à prendre.
• En cas d'absence, il est nécessaire de prévoir des activités réalisables à distance pour que l'élève malade puisse continuer à s'impliquer dans le projet